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Mars 2020

Depuis de nombreuses années le monde du football est en proie à une marchandisation grossissante. Avec la professionnalisation du championnat suisse, il y a peu près 20 ans, la porte a été ouverte à ce procédé. Sans nier les avantages découlant de ce phénomène tels que l’amélioration de la qualité du jeu (bien qu’à Sion par les temps qui courent le doute sois permis) ou une meilleure accessibilité aux informations et aux diffusions des parties (à condition d’avoir la swisscom tv et de vendre un rein pour louer un vieux Lugano-Sion comptabilisant 5 tirs cadrés en 90 minutes), nous sommes nombreux aujourd’hui à être plus que dégoûtés par ce système qui s’essouffle gentiment.  Combien de supporters du FC Sion refusent de venir au stade de nos jours ? Les résultats sportifs ne sont pas la seule raison qui tient les fans à l’écart de Tourbillon. Nombreux sont les vieux de la vieille à regretter les années folles, où on allait au stade de manière conviviale, où on prenait du plaisir même les soirs de défaite, où un esprit survivait encore, où Tourbillon était capable de s’embraser pour un crochet, un corner, un regard d’un joueur adverse.

Cette hystérie-là n’est aujourd’hui que trop rare.On se morfond à suivre une équipe sans âme, composée de mercenaires grassement payés sans identification au club, ayant pour seule destinée d’être achetés dans le but d’être revendus plus chers ailleurs. On subit la valse incessante des entraîneurs, une direction incompétente qui n’apprend jamais de ses erreurs et pour couronner le tout :  une surexposition médiatique qui fait de nous la risée du milieu footballistique helvétique. A Sion encore plus qu’ailleurs, le football business saigne ce qu’il reste de ferveur et salit désormais les valeurs et l’histoire d’une institution centenaire. Nos instances dirigeantes veulent désormais franchir encore un autre palier. Il ne suffit plus de faire du business avec le club, mais il s’agit de s’en servir pour faire fleurir des entreprises commerciales complètement indépendantes du monde du football.  Sans s’en cacher, on veut maintenant ouvertement se servir de nous comme l’annonce Swiss Fintec Invest AG dans son communiqué en « transformant les clients en fan et les fans en clients ».

La mise en place prévue des weeCard et de la weeApp, pour se procurer les billets de match et les consommations aux cantines, est présentée comme une première mondiale dont on devrait se réjouir. Mais nous ne sommes pas dupes, elle n’est en fait que la manifestation d’une volonté d’utilisation abusive de notre passion pour le FC Sion à des fins mercantiles. On cherche à profiter de notre fréquentation de Tourbillon, pour nous forcer la main et nous faire entrer dans ce nouveau modèle de consommation. Plus grave encore que la participation du club à ce projet, nous soulignons l’avidité affichée par plusieurs collaborateurs internes du FC Sion (dont nous tairons les noms) ayant également des intérêts financiers dans le programme Weecard… on se moque royalement de nous !  Nous refusons catégoriquement de rentrer en matière. Notre argent, nous le dépensons pour le club qui fait vibrer notre cœur, en aucun cas nous n’accepterons d’engraisser des entreprises foireuses (voir mise au point du 23.02.2020) et nous dénonçons la complicité de la direction du FC Sion et de son entourage dans cette manœuvre malhonnête. Soyez prévenus, en cas d’application du système de paiement Wee à Tourbillon, le seul cashback que vous verrez aura la forme d’un boycott pur et simple de tous points de vente y étant reliés.

Nous fermons les yeux depuis trop longtemps sur beaucoup de problèmes, par amour pour le FC Sion, par peur de lui causer du tort, mais cette fois une limite va être franchie et nous ne pouvons plus le tolérer.

Nous sommes supporters, nous sommes passionnés, mais nous ne sommes pas vos vaches à lait.

Pour un football populaire,

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